Paru dans la Public Management Review, l'article de la professeure Gagnon, coécrit avec Vanessa Monties, professeure à l'École Supérieure des Sciences commerciales d'Angers (France), traite de la façon dont les réformes en administration publique peuvent menacer les identités professionnelles de « street level bureaucrats (fonctionnaires de terrains ou bureaucrates de la rue)» lorsqu'elles façonnent des attentes en matière de comportements professionnels.
À partir d’une étude ethnographique réalisée sur des enquêteurs de police français, les auteures expliquent comment ces menaces déclenchent deux processus collectifs de résilience.
Le premier est de tirer avantage des règles, les enquêteurs profitant de leur capacité à les interpréter pour les utiliser de la manière qu’ils jugent la plus appropriée. Le second consiste à travailler à maintenir leur rôle d’élite dans l’organisation ainsi que la cohésion au sein de leur groupe d’appartenance. Ces processus révèlent deux types de relations par rapport à la conformité aux règles : la conformité apparente et la conformité induite par les pairs, qui se manifestent par des entorses aux règles ainsi que par leur contournement. En ce qui concerne l’équipe d’appartenance, ces formes de conformité ont favorisé la résilience en aidant les policiers à maintenir leur identité préférée. Cette étude montre cependant que ces manifestations de résilience ont des conséquences mitigées tant pour les policiers que pour leur institution. Les enquêteurs ont tendance, par ces processus, à s’isoler des autres policiers de l’organisation. L’institution, pour sa part, n’applique la réforme que de façon superficielle.
Consultez l’article (en anglais)